Mahot rempart

Hibiscus columnaris

Espèce très rare en milieu naturel.

Endémique de La Réunion et Maurice ; classée en danger critique d’extinction (CR) et protégée.

 

Arbre hermaphrodite à plusieurs troncs pouvant atteindre 8 m à 10 m de haut. Famille des Malvacées.

Écorce de couleur gris clair.

Feuilles alternes, à long pétiole couvert de petits poils, à limbe quasi circulaire, généralement à trois sommets, avec 2 lobes à la base. Le bord de la feuille est découpé en petites pointes arrondies et les nervures sont disposées en éventail depuis le pétiole.

Légère hétérophyllie : les feuilles juvéniles ont plus de sommets (5 voire 7), qui sont par ailleurs plus marqués, avec un duvet doux au toucher sur les 2 faces.

Grosses fleurs jaunes à 5 pétales, en forme de cloche, solitaires à l’aisselle des feuilles ou rassemblées à l’extrémité des rameaux par groupe de 2 à 7 fleurs.

Les fruits sont des capsules en forme de meringue, de 2 à 3 cm de diamètre, couvertes de poils dorés, raides et denses, et contenant des graines noires couvertes de longs poils jaunâtres.

Sur pied car une fois le fruit ouvert les graines poilues finissent par être emportées par le vent.

Signes de maturité du fruit : il passe d’un vertjaune à une couleur franchement dorée, avec des poils bien brillants , les lignes de d’ouverture s’écartent et les sépales sèchent. En cas de doute, appuyer avec le doigt pour vérifier que les loges s’écartent facilement. Si ce n’est pas le cas il ne sert à rien de récolter le fruit car les graines ne seront pas mûres (graines encore blanches).

Protocole : détacher le fruit en pliant le pétiole au niveau du point de faiblesse à mi-distance, qui doit céder facilement s’il est suffisamment sec, car si l’on tire simplement sur le fruit on risque d’arracher toute l’extrémité du rameau. Pour les fruits ne pouvant être récoltés à la main, observer l’état de maturité du fruit à la jumelle et essayer de le décrocher à l’aide d’une gaulette (mât de choca vert par exemple).

Période de récolte : juin à août principalement, avec un pic très net au mois de juillet. Possibilité parfois de récolter plus tard dans l’année des fruits mûrs dont les graines ne se sont pas envolées.

Récolte en milieu naturel : peu aisée car les bons semenciers sont rares, souvent de grande taille et l’espèce est fragile ce qui rend la récupération des fruits délicate alors qu’elle doit justement se faire sur pied. Une quarantaine d’individus ont néanmoins pu être récoltés dans le cadre du projet COREXERUN. Les bons semenciers restent rares car pour un grand nombre d’individus l’essentiel des fruits sont stériles (problème d’auto- incompatibilité), faisant quelques mm alors qu’un fruit fertile mesure entre 1,5 et 3 cm de large.

Manipulation post-récolte :il est préférable d’extraire les graines de leur loge. Pas de manipulation particulière.

Nombre de graines par fruit : jusqu’à une quarantaine pour les plus beaux.

Taux de germination : 38 % (taux compris entre 0 et 95 % selon les lots).

Durée avant 1ère levée : 30 à 60 jours

Age avant repiquage : 60 à 120 jours.

Problèmes / observations lors de la culture :

  • risque fonte de semis en cas d’excès d’eau
  •  espèce très sensible aux cicadelles, thrips et cochenilles : éviter de serrer les plants ;
  •  mise en place rapide d’un pivot avec risque de crosse racinaire ;
  •  ne pas exposer trop tôt au plein soleil ;
  •  bonne résistance au sevrage ;
  •  croissance rapide : 8 à 10 mois.

Taux de mortalité après repiquage : 37 %.

Stade dynamique : post-pionnière.

Nombre de plants réintroduits : 1508.

Taux de mortalité après plantation : faible, 0 à 2 %.

Taux de mortalité 1 an après plantation : assez faible, 16 à 19 %.

Croissance moyenne 1 an après plantation : 37 cm en hauteur et 20 cm au niveau de la couronne. L’espèce bénéficie donc d’une croissance rapide et offre un ombrage conséquent aux espèces sciaphiles grâce à ses larges feuilles.