Tanguin

Stillingia lineata

Espèce très rare en milieu naturel.

Indigène ; classé en danger critique d’extinction (CR) et protégée.

 

Arbuste ou arbre monoïque à latex pouvant atteindre 12 m de haut. Famille des Euphorbiacées.

Écorce gris clair, pouvant présenter des cicatrices foliaires.

Feuilles alternes, pétiolées, insérées en hélice, regroupées au sommet des rameaux, de forme elliptique à ovale. Le bord est légèrement découpé en dents arrondies. Nervures latérales quasiment perpendiculaires à la nervure médiane souvent rosâtre ou vert clair et proéminente sur les deux faces.

Hétérophyllie marquée : les feuilles juvéniles sont très étroites (bords quasi-parallèles), luisantes et la nervure médiane est d’un rouge vif.

Petites fleurs unisexuées, regroupées en épi à l’extrémité des rameaux, les fleurs mâles sur la partie terminale, les fleurs femelles à la base.

Les fruits sont des capsules à trois lobes qui éclatent à maturité, d’environ 7 à 8 mm de large. Chaque loge contient une graine grise ou marron parsemée de petites tâches noires.

Sur pied car une fois mûr le fruit éclate brusquement et propulse les graines, de petite taille, à plusieurs mètres.

Signes de maturité du fruit : il passe d’un vert clair à un vert plus foncé, les loges sont bien bombées et les lignes d’ouverture se dessinent un peu plus nettement au milieu des loges.

A noter que les fruits éclatent souvent par temps ensoleillé après une pluie, comme pour Croton mauritianus ou Securinega durissima.

Protocole : on peut installer un petit filet qui laisse passer l’air et la luminosité, afin que le fruit continue à mûrir, et qui permet de récupérer les graines lorsque ce dernier éclate. L’inconvénient de la méthode est que la pose du filet n’est pas
évidente car les fruits sont au bout des branches et la grappe de fruits peut facilement casser lors de l’opération.

L’autre méthode consiste à récolter directement sur pied les fruits présentant les signes de maturité cités plus haut, à les mettre dans une enveloppe et à attendre que le fruit éclate pour récupérer les graines. Cela nécessite de se rendre plus régulièrement sur les pieds que si on pose un filet.

Période de récolte : de janvier à mai avec un pic en février – mars.

Récolte en milieu naturel : difficile du fait de la nature des fruits, qui éclatent à maturité, et de la fragilité des pieds alors même qu’il est nécessaire de monter dans les arbres pour récolter. La rareté de l’espèce, le faible nombre de fruits par pied et la fructification très étalée compliquent encore un peu plus la tâche. Une vingtaine d’individus ont néanmoins pu être récoltés dans le cadre du projet COREXERUN au prix d’un grand nombre de sorties.

Manipulation post-récolte : si un filet a été posé il n’y a a rien à faire ; sinon il faut mettre le fruit dans un contenant fermé mais aéré (type enveloppe) afin qu’il finisse de sécher et qu’il éclate.

Nombre de graines par fruit : jusqu’à 3 mais le plus souvent il y a seulement 1 ou 2 graines viables.

Taux de germination : 31 % (taux compris entre 0 et 70 % selon les lots). Ce taux semble plutôt faible au regard des données bibliographiques (taux > 50 % d’après donnée CIRAD) et des tests faits en interne.

Durée avant 1ère levée : 21 à 35 jours.

Age avant repiquage : 60 à 150 jours.

Problèmes / observations lors de la culture :

  •  croissance rapide du pivot ;
  •  très résistant au sevrage.

Taux de mortalité après repiquage : 19 %.

Stade dynamique : post-pionnière.

Nombre de plants réintroduits : 350.

Taux de mortalité après plantation : nul.

Taux de mortalité 1 an après plantation : moyen la 1ère saison (25 %) à assez faible la 2ème saison (13 %). Les fortes précipitations enregistrées lors de la 1ère saison de plantation ont provoqué l’asphyxie et le pourrissement racinaire d’une partie des plants, ce qui explique a priori cette nette différence de résultats.

Croissance moyenne 1 an après plantation : 29 cm en hauteur et 19 cm au niveau de la couronne.

A noter que l’espèce est capable de fructifier 2 ans après plantation