Ti bois de senteur

Croton mauritianus

Espèce exceptionnelle en milieu naturel.

Endémique de La Réunion ; classée en danger critique d’extinction (CR) et protégée.

 

Arbuste monoïque pouvant atteindre 5 m de haut mais dépassant rarement 2 ou 3 m. Famille des Euphorbiacées.

Écorce claire, verruqueuse.

Feuilles alternes, pétiolées, groupées vers le sommet des rameaux, en forme de cœur allongé, de couleur vert clair ponctué de points blancs, douces au toucher sur les 2 faces. Le bord est finement découpé en petites dents plus ou moins arrondies.

Hétérophyllie possible : les feuilles juvéniles ou les feuilles des rejets peuvent être plus ou moins profondément lobées.

Petites fleurs blanches unisexuées, regroupées au sommet des tiges en bouquets de 2 à 30 fleurs, les femelles généralement à la base de l’axe. Les fleurs mâles ont de très nombreuses étamines.

Les fruits sont des capsules sphériques à 3 coques, d’environ 8 mm de diamètre et couvertes de poils denses. Chaque loge comprend une graine marron de forme ovale.

Sur pied, avant que le fruit éclate.

Signes de maturité du fruit : les 3 loges sont bien formées, les lignes d’ouverture se dessinent nettement.

Protocole : si le fruit présente les caractéristiques citées plus haut il faut le ramasser et le mettre dans une enveloppe scellée car il va éclater rapidement. Les fruits éclatent en grand nombre sur pied lorsque le soleil fait suite à une averse.

Pour limiter les passages, il est possible de récupérer les fruits quand ils sont proches de la maturité (c’est-à-dire bien gros) puis les laisser sécher à couvert jusqu’à ce qu’ils éclatent. On peut aussi poser un filet sur le fruit (type moustiquaire) qui laisse passer l’air et la lumière et permet au fruit de mûrir sur pied tout en retenant les graines lorsqu’il éclatera. Seul bémol : ce dispositif semble attirer les rats qui peuvent manger les fruits directement sur pied ou emmener le filet dans leur terrier.

Période de récolte : de juin à décembre, en ex situ uniquement, avec un pic relatif en août.

Récolte en milieu naturel : très difficile en raison de la rareté de l’espèce. Aucun semencier n’a pu être récolté dans le cadre du projet COREXERUN. Il existe des pieds ex situ (arboretums).

Manipulation post-récolte : les fruits récoltés doivent être mis à sécher dans un contenant fermé mais aéré (enveloppe) afin que le fruit puisse terminer de sécher, sans pour autant pourrir, et que les graines ne soient pas projetées partout lorsque ce dernier éclatera.

Nombre de graines par fruit : 3 mais souvent une seule graine bien formée et viable.

Taux de germination : 60 % avec une forte hétérogénéité dans les lots (taux compris de 0 et 86 % selon les lots).

Durée avant 1ère levée : 21 à 42 jours.

Age avant repiquage : 75 à 90 jours.

Problèmes / observations lors de la culture :

  • risque de fonte de semis en cas d’excès d’eau ;
  • espèce sensible aux cochenilles et aux cicadelles, également consommée par des chenilles ;
  • espèce sensible au sevrage qui doit être progressif ;
  • croissance rapide : 6 à 8 mois.

Taux de mortalité après repiquage : 12%.

Stade dynamique : post-pionnière

Nombre de plants réintroduits : 1302.

Taux de mortalité après plantation : moyen la 1ère saison (13 %) à nul la 2ème saison.

Taux de mortalité 1 an après plantation : assez élevé la 1ère saison (37 %) à moyen la 2ème saison (22 %). L’espèce est présente à partir de 450 mètres d’altitude sur le site de la Grande-chaloupe, ce qui explique probablement ses difficultés d’implantation sur le site de reconstitution. En partie haute (550 m d’altitude) les résultats sont ainsi meilleurs avec un taux de mortalité de 14 %.

Croissance moyenne 1 an après plantation : 21 cm en hauteur et 22 cm au niveau de la couronne.

A noter que l’espèce est capable de fructifier moins de 2 ans après plantation (graines viables, une plantule a pu être observée).